2ème mouvement
extrait de Freedom Sonata
“Tout ce qui est, participe de tout ce qui est, rien n’est tout seul.
Interprétation libre et contemporaine de la forme musicale classique de la sonate, Freedom Sonata se déploie en trois mouvements chorégraphiques [l’extrait dansé par le Ballet Junior de Genève sera le 3ème dont la “bande-son” est le second mouvement de la sonate n° 32 de L. van Beethoven, joué par Mitsuko Ushida].
Freedom Sonata est le nouveau chapitre d’une étude constante et continue sur la manière dont les groupes et les individus qui les composent se comportent, fonctionnent et s’efforcent de trouver un état d’équilibre et d’épanouissement. En ce sens, l’oeuvre est bien sûr une manière de regarder la façon dont la société – telle que nous la connaissons – s’organise dans différents contextes et peut donc être vue comme une exploration de modèles alternatifs possibles.
« Liberté », comme terme et concept, est probablement le mot le plus abusé, mal utilisé et mal compris qui existe. La vérité est que rien n’est plus facile que de priver les gens de toute sorte de libertés, au sens d’émancipation ou de droit naturel.
La création chorégraphique peut servir d’espace pour examiner comment résoudre la tension interne entre l’individu et le collectif, quel type d’autorité peut servir de force motrice positive et laquelle peut se révéler destructrice. Et donc, lorsqu’on me demande si mon travail est politique, ma réponse est que mon travail n’est pas politique, mais c’est la façon dont je travaille qui l’EST.
Sous un angle anthropologique, mon travail s’apparente à un processus de réflexion et d’observation active de questions telles que les modèles d’organisation des groupes, les modalités de gouvernance et les structures politiques, les modèles économiques, la gestion des ressources entre autres. Je le définirais comme :
Un engagement, à travers une pratique chorégraphique, envers l’idée qu’il est possible de bâtir une société fondée sur des principes d’auto-organisation, d’association volontaire et de soutien mutuel.
Décentraliser la structure conventionnelle des hiérarchies entre chorégraphe et danseurs, repenser la répartition du pouvoir et des responsabilités, proposer de nouvelles façons de définir ce que peut être réellement la chorégraphie/la création de danse et changer les paradigmes établis en plaçant la liberté individuelle au centre comme une valeur fondamentale de la création de la danse, sont les stratégies les plus utiles et précieuses par lesquelles la danse peut devenir une force pertinente pour signaler les anomalies sociétales et proposer des alternatives. »
Emanuel Gat