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Monger

chorégraphie Barak Marshall
assistante Osnat Kelner
lumière Arnaud Viala
costumes Marion Schmid
musique Taraf Ionel Budisteanu, Tommy Dorsey, Kocani Orkestar, Balkan Beat Box, Taraf de Haidouks, Goran Bregovic, Shye Ben Tzur
production Suzanne Dellal Centre
durée 30 minutes (extrait de la pièce Monger)
entrée au répertoire le 30 mai 2013, salle des Eaux-Vives, Genève

« Barak Marshall prouve qu’il est un authentique auteur, un chorégraphe à part entière, avec un style puissant et une voix unique. Son écriture est vigoureuse, originale, enfiévrée, portée par d’excellents interprètes, par une dynamique intérieure et une intelligence qui lui confèrent une éloquence parfois saisissante. »
Raphaël de Gubernatis, Le Nouvel Observateur, 2 Février, 2009

Monger, qui signifie marchand ou négociant mais aussi colporter, vendre ou se vendre, est une sorte de tragi-comédie au rythme époustouflant, dépeignant une société aux prises avec un éternel marchandage et d’éreintantes négociations où chacun spécule et trafique avec sa propre vie sur le mode de l’échange. Petits ou gros compromis nécessaires à la survie d’une société, c’est le petit peuple qui est ici dépeint.

Les danseurs se glissent dans la peau d’un personnel de maison aux ordres d’une terrible et capricieuse Mrs Margaret invisible mais symbolisée par une impérieuse et inopinée clochette, rythmant déplacements et mouvements au gré de ses désirs. Cette trame donne lieu à toutes sortes de savoureuses vignettes chorégraphiques, hautes en couleur, utilisant un montage musical qui associe musique Klezmer, taraf de haïdouks, Beat box des Balkans, chansons yiddish et verdi, terry hall et haendel – sans oublier non plus la voix de Margalit Oved, chanteuse, comédienne et mère du chorégraphe. Au-delà du canevas narratif, qui explore les rapports hiérarchiques ou de soumission sur tous les modes, disant s’inspirer tout autant des Bonnes de Jean Genet que de l’oeuvre de l’écrivain polonais Bruno Schultz ou de Gosford Park du réalisateur Robert Altman, c’est surtout par sa chorégraphie que Monger prend tout son sens. Barak Marshall sait construit une gestuelle pour faire sens, sans jamais tomber dans l’illustration ni la littéralité. C’est donc dans ces corps qui se heurtent, se cassent et chutent pour mieux se relever qu’il faut lire la critique acerbe et tendre de l’humanité au travail.

Choré gra phe